Les légumes sont aussi politiques
Cuisiner ensemble n’est pas seulement convivial, mais peut aussi être un acte politique.
Prenez des kilos de légumes, de nombreux bénévoles, des marmites XXL et ajoutez-y une bonne dose de passion et d’engagement : vous aurez les ingrédients du succès du « KochKollektiv Liechtenstein » – le collectif de cuisine du Liechtenstein.
Ce mouvement de cuisine participative est né en 2011 à l’occasion du « MorgenLand Festival » du Liechtenstein, un laboratoire d’idées pour un avenir soutenable. Passant outre à tous les conseils, le traiteur chargé de la restauration avait mis au menu des canapés au saumon et du caviar. Un petit groupe de personnes engagées s’est alors insurgé et a évoqué dans un post de blog le nom de Wam Kat, militant néerlandais pour la paix et cuisinier bio et vegan. Celui-ci a réellement laissé un commentaire sur leur blog, explique Sacha Schlegel, l’un des fondateurs du collectif : « Le Liechtenstein ? Je connais. J’y suis déjà passé. » Le nouveau cuisinier du festival était tout trouvé. Trois mois plus tard, le collectif très motivé se procurait son premier réchaud à gaz et sa première marmite.
Le collectif cuisine depuis avec l’aide d’autres bénévoles dans le cadre de manifestations politiques, de sessions de la CIPRA ou d’autres événements similaires. Il était notamment présent à la « Marche contre Monsanto » à Bregenz/A, à la conférence sur le climat « COP 21 » à Paris/F ou à la manifestation pour une agriculture respectueuse du climat « Wir haben es satt! » à Berlin/D. Les bénévoles épluchent, coupent et cuisinent chaque jour plus de 100 kilogrammes de légumes. Les grandes marmites permettent de servir jusqu’à 6 000 repas chauds par jour. En contrepartie, les gens donnent ce qu’ils veulent. L’argent réunit suffit en général pour financer l’action suivante. « La cuisine a un rôle essentiel : elle fédère », explique Sacha Schlegel. Et de toute façon, quelqu’un doit cuisiner. Pour des raisons de soutenabilité, le collectif ne cuisine que des aliments vegans. Et il attire l’attention sur le gaspillage alimentaire en récupérant les invendus des producteurs ou des supermarchés.
L’agenda de Sacha Schlegel est orné d’un autocollant avec les mots « System Change, not Climate Change ! ». Le souhait du jeune homme pour l’avenir : que le système politique et économique change et donne une plus grande place à la nature et aux humains. « Essayer d’apporter des améliorations qui n’en sont pas n’est pas une solution. Nous devons faire les choses autrement. »
En savoir plus : www.kollektiv.kitchen (de)