Jeux Olympiques et Paralympiques 2030 : peut-on encore éviter la honte écologique ?
Le bilan CO2 des stations de sports d’hiver met en évidence depuis 2005 les A/R des touristes qui comptent pour 70% des émissions de GES. Il est raisonnable de penser que lesA/R des spectateurs, des athlètes et des officiels pèseront un % du même ordre de grandeur dans le bilan des JOP 2030.
C’est donc sur ce sujet des transports routiers liés à l’évènement qu’il faut se focaliser, en établissant une liste d’actions chiffrée dès maintenant et en tirant un bilan après les JOP. En 2030 se contenter d’un déclaratif ne sera plus acceptable pour ces jeux sous le regard critique du monde entier.
Quel état des lieux à 4 ans de l’évènement ?
Le comité de massif des Alpes a auditionné le 27 mai 2025 les deux régions sur leur politique transport : le report modal sur le est toujours présenté comme une alternative crédible et la reste perçue comme indispensable en montagne, sans distinction des flux pendulaires/touristiques /événementiels.
Hélas, le dans les vallées alpines peut seulement acheminer entre 7% et 10% des skieurs, car les vallées sont toutes équipées en voie unique, à l’exception de la Maurienne. Pour augmenter les débits significativement, il faudrait doubler les voies d’ici 2030. Impossible en si peu de temps, d’autant que la SNCF a revendu les emprises foncières.
Une en montagne occupe 10m2 au sol sur un territoire fragile où les contraintes géomorphologiques font que l’espace est le bien le plus précieux. La politique du 100% voiture conduit à une impasse à l’opposé du rêve qui pousse les vacanciers à la montagne : faire une rupture avec le quotidien de la ville pour venir respirer l’air pur des montagnes.
Quelles solutions ?
📍 Dès l’hiver 25/26 : organiser des norias de cars cadencés pour irriguer la montagne depuis les hubs de Chambéry, Annecy, Nice, Grenoble, Marseille. Dédier des voies à ce trafic sur l’autoroute remettrait à égalité le transport collectif avec la solution individuelle.
📍 Lancer une grande campagne de communication pour inciter les skieurs à modifier leur comportement pour leur loisir d’hiver, afin de roder le processus.
📍 Et surtout pérenniser après les JO l’acquis sur les comportements pour éviter que les voitures ne réenvahissent la montagne, et protéger ainsi sa fragilité.
En osant poser dès maintenant des critères d’évaluation de cette transformation, nous répondrions à minima aux exigences du Comité International Olympique.