Nouvelle hypothèse pour l'érosion en profondeur en haute montagne

Dans le Sud-Est du plateau tibétain, des chercheurs ont trouvé que les barrages morainiques formés par les variations d'épaisseur et de longueur des glaciers au fil des millénaires, ont eu pour effet de retarder l'érosion en profondeur de grands fleuves.

Cette nouvelle hypothèse, qui vient d'être publiée dans la revue scientifique Nature, remet en cause la théorie classique selon laquelle, seuls les mouvements tectoniques et le soulèvement correspondant avaient permis au plateau tibétain de résister à l'érosion. Les fluctuations des glaciers contribuent elles aussi à retarder l'encaissement du plateau. Après le retrait d'un glacier, des moraines peuvent obstruer le cours d'eau. Souvent, il se forme alors entre les moraines et le glacier un lac de barrage naturel, dans lequel s'accumule les éboulis et qui limite donc l'érosion en profondeur. Simultanément, les matériaux d'érosion font défaut en aval, au pied du plateau, où les cours d'eau s'encaissent fortement.
Forts de cette nouvelle hypothèse, les chercheurs estiment que, dans les Alpes aussi, les barrages morainiques pourraient aussi limiter l'érosion en profondeur de la partie supérieure des cours d'eau de montagne.
Source : www.wsl.ch/news/ (de/fr)