« Le paysage comme levier pour inventer de nouvelles façons de vivre dans les Alpes »

[Projet achevé] CIPRA France a lancé un appel à candidature pour la réalisation d’un mémoire de Master afin de conceptualiser les macro-modèles des implications « Vivre dans les Alpes » en termes de développement durable. Un des objectifs était d’en préciser la portée et d’appréhender les Alpes selon un système global en interaction avec d’autres territoires et non plus selon une approche sectorielle, trop réductrice.

Inès Hubert, élève-ingénieur spécialisée en paysage, a proposé à CIPRA France d’appréhender ce sujet complexe en partant de l’analyse des paysages. Le paysage est
alors utilisé comme un outil permettant d’interroger et de comprendre le « Vivre dans les Alpes », et non plus seulement comme une fin en soi. Voici un résumé de son mé-
moire de Master soutenu à Angers le 23 septembre 2016 puis devant les administrateurs de CIPRA France en novembre 2016.

« En 1991 naît la Convention alpine, première politique publique des États de l'Arc alpin pour leurs territoires de montagne. Elle est le fruit de représentations contradictoires du paysage alpin et la somme d'intérêts divergents. Force est de constater que sa mise en œuvre connaît des failles. Ce travail sera l'occasion de s'emparer d'une autre échelle, celles de six communes de l'Isère, et de révéler les sensibilités liées au paysage de celles-ci par des acteurs qui n'ont pas toujours voix au chapitre : les acteurs qui façonnent et perçoivent ces territoires au quotidien. Ne sont-ils pas le plus à même de le faire ? En effet, la clairvoyance de leurs propos remet en question ou complète
les diagnostics territoriaux officiels. Le paysage s'avère être à la confluence des enjeux d'aménagement : cette démarche d'enquête met entre autres au cœur du débat des enjeux sociaux parfois relégués au second rang. Plus encore, il s'agit de savoir comment les acteurs envisagent l'avenir de leur territoire et celui des Alpes, à quelles échelles et sous quelles conditions de gouvernance. Enfin, comment penser à des façons de vivre à leur échelle locale pourrait dessiner des tendances plus globales. »

A l’issue de ce travail, le modèle proposé par CIPRA France « Penser Glob’Alpes et Agir Loc’Alpes » est re-questionné : ne faut-il pas d’abord prendre le temps de « penser local » pour ensuite « agir global » ?
C’est le cheminement que nous avons suivi au cours de la rencontre de Bourg d’Oisans avec les membres d’Alliance dans les Alpes qui nous a permis de déboucher sur l’élaboration de projets contenus dans un guide (« 12 propositions de CIPRA France pour la mise en œuvre de la stratégie macro-régionale alpine »). Ces propositions sont désormais portées à la connaissance du groupe de travail français sur la stratégie macro-régionale alpine afin espérons-le de trouver un écho favorable à l’échelle européenne et une concrétisation pour les territoires (voir partie Animer les débats du « Penser Glob’Alpes »).


Ce mémoire montre par ailleurs, à travers une série d’entretiens menés dans des communes de l’Isère, une déconnexion des politiques publiques avec les réalités de leur territoire. Des enjeux très locaux ont été rappelés par des habitants : le lien social, l’emploi, le commerce de proximité, en bref la « vie » des communes. CIPRA France en prend bonne note pour ses travaux futurs.

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