Positions

Les paysages alpins ne sont pas renouvelables !
Le paysage joue un rôle essentiel dans la négociation des enjeux sociaux et politiques. La CIPRA s’est penchée sur ces enjeux à l’échelle alpine dans le cadre de son focus sur le paysage en 2019-2020. La présente position est la conclusion de ces deux années de travail. Elle a été développée dans le cadre d’une démarche large et participative réunissant des représentant·e·s de la CIPRA, de jeunes habitant·e·s des Alpes et des expert·e·s de tous les pays alpins.

Solstice dans le tourisme hivernal
Le tourisme a apporté la prospérité aux Alpes. Il reste une importante source de revenus pour de nombreux territoires, mais représente aussi des risques. Le tourisme n’a pas la même place ni la même orientation dans tous les pays alpins, mais la hausse des températures et le changement du comportement des touristes imposent partout de nouvelles approches et de nouvelles stratégies. Une transformation socio-économique est nécessaire. Elle devra tenir compte des expériences du passé, de la situation actuelle et des futures potentialités du tourisme.

Des Alpes sans Jeux Olympiques : Position de la CIPRA
CIPRA International demande l'arrêt des candidatures et de l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver dans les Alpes. Les Alpes doivent rester un territoire sans Jeux Olympiques, ce qu'elles sont aujourd'hui depuis huit ans. Dans leur configuration actuelle, les JO d'hiver ne sont ni écologiques, ni socialement acceptables. La CIPRA rejette donc les Jeux Olympiques d'hiver dans les Alpes - et ailleurs - sous leur forme actuelle. Les expériences des dernières décennies montrent que les montagnes ne se prêtent pas à l'organisation de tels méga-événements destructeurs de nature et ruineux. Les résultats des consultations populaires organisées dans les Grisons et à Munich révèlent qu'une grande partie de la population alpine n'est plus prête à accepter le poids des JO d'hiver.

Quelles politiques demain pour une Montagne à Vivre ?
Contribution inter-associative en regard de l' Acte II de la loi Montagne

Les territoires enclavés au centre des débats : Thèses et revendications de la conférence annuelle de la CIPRA à Semmering/A
Les pays alpins comportent de nombreux territoires ruraux enclavés, qui représentent dans certains cas une part importante du territoire national. Les clivages socio-économiques sont importants d'un territoire alpin à un autre. Les acteurs politiques sont donc appelés à faire une distinction plus nette en fonction de la typologie des régions. Actuellement, le développement des pays alpins est caractérisé par un modèle d'urbanisation qui offre peu de perspectives aux régions de montagne à faible potentiel. Dans le sens de la cohésion sociale et de la responsabilité globale, il est important que les pays alpins et leurs collectivités territoriales prennent des engagements fermes sur l'avenir des territoires enclavés.

cc.alps : les revendications de la CIPRA en faveur de la protection de la nature
Lorsque le climat se modifie, la nature le ressent. Les régions de montagne sont particuliè-rement vulnérables, et pourraient être les plus touchées par les pertes d'espèces végétales et animales. D'après les prévisions scientifiques, près d'une espèce végétale sur deux est menacée de disparition d'ici à 2100 dans les Alpes. Une telle perte serait catastrophique pour la flore alpine, la plus variée d'Europe centrale. Mais des espèces animales connues comme le bouquetin, le lagopède et le lièvre variable seront elles aussi confrontées dans les Alpes à une dégradation de leurs conditions de vie en raison du réchauffement terrestre.

Déclaration sur les espaces protégés des régions de montagne européennes, Chambéry 2002
La "Déclaration sur les espaces protégés des régions de montagne européennes" insiste sur l'importance des ressources biologiques et géologiques et des réserves d'eau des régions montagneuses. Elle souligne la nécessité de mesures de développement et de protection adaptées ainsi que de la collaboration régionale. Les espaces protégés peuvent être un champ expérimental pour le développement de mesures de protection. Des étapes concrètes sont proposées pour 2003-2005 : un comité de collaboration formé de représentant-e-s d'organisations gouvernementales et d'ONG doit être constitué dans chaque région de montagne européenne. Il doit avoir pour tâche de diffuser des informations sur les modèles de mise en œuvre d'une protection de la nature et d'améliorer la gestion des espaces protégés et le développement durable, par un transfert de connaissances des milieux de la recherche à la population. La promotion de partenariats, de réseaux et de projets communs ainsi que le développement de stratégies d'intégration de la population constituent d'autres facteurs importants.

Résolution pour la mise en place d'une zone "Alpes" préservée de la dissémination d'organismes génétiquement modifiés
La CIPRA (Commission Internationale pour la Protection des Alpes) exige de l’Union Européenne, des gouvernements des Etats alpins et de leurs régions ainsi que des représentants des groupes d’intérêts de prendre de façon urgente toutes les mesures nécessaires afin que les Alpes soient préservées de la dissémination d’organismes génétiquement modifiés. La CIPRA soutient toutes les initiatives allant dans ce sens, que ce soit au niveau local, régional, national et international.

CIPRA - Déclaration de l'eau de Martuljek, Slovénie
Moins de 10% des quelques 10'000 km de rivières des Alpes se trouvent encore dans un état naturel. Tel est le résultat décevant d'une étude effectuée à la demande de la Commission Internationale pour la Protection des Alpes (CIPRA) par le Centre International pour l'Environnement Alpin (ICALPE) à Chambéry, en collaboration avec l'Université de Grenoble. Les résultats varient entre 2 et 7% selon les pays, seule à la France possédant encore 18% de rivières alpines à l'état naturel. Pas une seule des principales rivières des Alpes n'est aujourd'hui naturelle sur l'ensemble de son cours. Moins de 10 d'entre elles ont encore un lit naturel sur plus de 15 à 20 kilomètres. Pour cette raison, les participants au Congrès 1990 de la CIPRA à Martuljek/Slovénie demandent aux gouvernements des Etats et pays alpins de décréter un moratoire de 10 ans comme délai de réflexion pour toute construction sur les parties de rivières encore intactes. Le but consiste à créer un réseau de biosphères pour les paysages de rivières sauvages couvrant l'ensemble de l'arc alpin. Les sections de rivières recensées dans l'étude de l'ICALPE en constituent l'ossature. Les possibilités de réaménagement naturel des sections de liaison les plus perturbées sont à étudier et à réaliser.