Requiem pour un glacier

Nos Alpes ont l’odeur de la liberté, depuis bientôt 200 ans, elles euphorisent le « plus loin – plus haut – plus grand » et parfois même la prière : « Plus près de toi, mon Dieu ». C’est dans ce sens que priaient celles et ceux qui, il y a 3 000 ans de cela, montèrent à Jérusalem. Aujourd’hui, en comparaison avec la route alpine du Gross- glockner, cette montée de 900 mètres ressemble plutôt à une promenade – mais pour moi, ou pour celles et ceux qui ont appris à prier les psaumes à travers les écritures juives et chrétiennes, l’endroit « au sommet de la montagne » est un lieu de proximité et de rencontre avec Dieu. C’est un savoir humain que nous saisissons plus clairement ici, dans les hauteurs, que dans la vallée : nous, humains, sommes petits et tributaires en comparaison à ces puissantes montagnes. Nous, humains, ne sommes pas les conquérants des Alpes, ni les dompteurs de ses sommets. Nous ne l’avons jamais été. Et c'est précisément en montagne que nous constatons le danger de nous surestimer. Les hauteurs sont le lieu de la dévotion et du repentir. De la dévotion car nous – bien que nous nous considérions comme puissant·e·s ou que nous agissions selon nos intérêts – ne dépendons que de la vie elle-même. De la dévotion car les obstacles que nous devons désormais surmonter sont devenus gigantesques et que nous avons besoin de courage et de tout le savoir que nous sommes en mesure d’apporter. De la dévotion car la violence guerrière sans limites que l’humanité entière subit aujourd’hui détruit aussi notre pays et notre vie et que le vivant a besoin de notre détermination commune. Notre rassemblement ici aujourd’hui n’est pas seulement une action symbolique, mais également un appel au repentir. Un repentir, car nous devons agir pour la vie de chaque être humain. Nos montagnes réagissent ici au changement climatique mondial et l’image du monde idéal fond avec le glacier. De la promesse de Dieu naît cependant l’espoir. En tant que filles et fils de Dieu, la création compte sur nous car nous sommes doué·e·s de liberté et de responsabilité envers le vivant pour faire le bien. Recherchons ce qui fonctionne bien – semons l’espoir nécessaire à une politique durable. Ouvrons nos yeux et nos oreilles aux revendications que portent à nous les jeunes, qui s’inquiètent de la frileuse politique climatique. Nous le savons les dernier·ère·s seront les premier·ère·s.

Campagne climatique glacée

À travers l’enterrement de glacier au Pasterze en septembre 2023, l’association de protection du climat internationale « Protect Our Winters (POW) » a thématisé les effets du changement climatique d’origine humaine sur notre environnement direct. En outre, d’intéressantes courtes conférences tenues par des expert·e·s ont mis en lumière les aspects écologiques, sociaux et économiques de la crise climatique. Le cercueil de glace réalisé par l’artiste Max Seibald symbolisait d’une façon dramatique le recul des glaciers alpins. La coopération avec les églises catholique et évangélique a montré que la protection du climat n’est pas une question de croyance, mais qu’elle concerne l’ensemble de la société

www.protectourwinters.org