Positions de la CIPRA

Plan d’action sur le changement Climatique dans les Alpes
Le plan d'action pris en application de la Déclaration ministérielle d'Alpbach s'appuie sur les engagements collectifs pris par les pays de l'arc alpin dans le cadre de la convention-cadre sur le changement climatique et du protocole de Kyoto. Il s'inscrit dans les discussions en cours pour parvenir à un accord global ambitieux sur un régime " post-2012 ", et tient compte des engagements pris à ce titre par l'Union européenne. Son objet est d'aller au-delà de ce cadre général pour proposer des mesures concrètes, spécifiques aux Alpes, en privilégiant - en matière d'atténuation comme d'adaptation - les thématiques et les mesures susceptibles de faire l'objet de coopérations régionales dans le cadre de la Convention alpine et en considérant les actions déjà entreprises aux niveaux national, régional et local. Le plan d'action climat contribue à la fois à l'effort global de réduction des gaz à effet de serre dans le cadre des engagements internationaux pris par les Etats Parties et à la qualité de vie des populations alpines tant pour le présent que pour les générations futures.

Les Alpes: vers une région modèle pour la protection du climat
En 2006, la CIPRA a demandé aux Etats alpins de convenir d’un plan d’action climat. Les ministres de l’environnement des parties contractantes de la Convention alpine ont accepté cette demande. Le 9 novembre 2006, la IXème Conférence alpine à Alpbach/A, a chargé son Comité permanent, afin de mettre en œuvre la déclaration sur le climat, « d’élaborer de manière appropriée d’ici la Xème réunion de la Conférence alpine un plan d’action recommandant des mesures spécifiquement alpines et des initiatives à long terme, ainsi qu’un calendrier. » La CIPRA lance désormais elle-même des propositions, afin de remplir ce Plan d'action climat de contenus pertinents et ambitieux. En même temps, la CIPRA a invité ses organisations membres, ainsi que les réseaux et institutions partenaires, à signer une version condensée de ses propositions, le "Pacte pour le climat", afin de faire pression sur les Etats alpins pour qu'ils adoptent un Plan d'action climat pertinent et ambitieux.

"Campagne Bottleneck" de l'UE - Analyses de la CIPRA de 15 goulets d'étranglement
La Commission européenne vient de lancer la "campagne Bottleneck" afin de recenser et d'éliminer les obstacles empêchant le bon fonctionnement de la chaîne du transport de marchandises en Europe. Les parties prenantes et les parties intéressées sont invitées à soumettre des informations détaillées sur les goulets d'étranglement - qu'ils soient d'ordre administratif, opérationnel ou législatif - qu'elles ont rencontrés et à proposer des solutions. Ces mesures devraient permettre une utilisation optimale des capacités à disposition et donc une réduction des coûts et une meilleure protection de l'environnement. La campagne Bottleneck s'inscrit dans le cadre du "Plan d'action logistique" de l'UE, qui contient certes de nombreuses possibilités d'amener davantage de durabilité dans les transports et de réduire les nuisances du trafic dans les Alpes, mais qui donne aussi l'impression qu'il s'agit surtout de permettre et de gérer la croissance du trafic par l'amélioration des transports. La Commission Internationale pour la Protection des Alpes CIPRA a l'opportunité de participer à cette campagne dans le cadre de 15 analyses de goulets d'étranglement et de suggérer des mesures pour y remédier. Elle réclame par ex. des améliorations constructives et techniques du réseau ferroviaire, des terminaux de marchandises décen-tralisés pour le transfert de transports sur le rail, des mesures de régulation du trafic afin de respecter les valeurs limites fixées pour les émissions polluantes et pour le bruit, et la mise à profit des potentiels d'économie de CO2.
Actualités de la politique alpine

Josef Oberhofer, CIPRA Südtirol
Point de vue : Action climatique : les remontées mécaniques au banc d’essai
Avec ses 360 remontées mécaniques, le Tyrol du Sud (Italie) est l’une des régions les plus équipées en téléskis, télésièges et télécabines. La plupart de ces installations sont utilisées pour acheminer des touristes venu·e·s pratiquer la randonnée ou le ski. Les remontées mécaniques sont souvent considérées comme des auxiliaires précieuses de la transition écologique, favorisant une mobilité douce et socialement acceptable. Or, tous les projets ne répondent pas à ces objectifs, souligne le nouveau président de CIPRA Tyrol du Sud, Josef Oberhofer.

Katarina Žakelj, CIPRA Slovénie
« La pression sur les Alpes n’a jamais été aussi forte »
Marjeta Keršič-Svetel est experte en communication stratégique, spécialiste des espaces protégés alpins, journaliste et ancienne vice-présidente de la CIPRA. Un entretien sur les réalisations pionnières, les problèmes des Alpes – et leur avenir.

Paul Kuncio, CIPRA Autriche
Le droit à des Alpes intactes
Trois décennies après sa signature, la Convention alpine est plus pertinente que jamais au vu des défis actuels tels que le changement climatique et la perte de biodiversité. Paul Kuncio explique quels obstacles doivent être surmontés pour que la vision et le potentiel de ce traité soient pleinement exploités.

Babara Wülser
La CIPRA est-elle féminine ?
Vue à travers le prisme de l’égalité, l’histoire de la CIPRA ne diffère en rien de celle de n’importe quelle autre organisation, entreprise ou administration : les femmes sont de plus en plus représentées. Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Points de vue de CIRPA International

Manuel Herrmann, CIPRA Schweiz
Point de vue : dernière chance pour une transition énergétique dans le secteur des transports
Les infrastructures routières construites dans les Alpes au siècle dernier sont en train de s’effriter. Au Brenner, au Fréjus, au Gothard ou au Col de Tende, leur rénovation sert de prétexte pour construire de nouveaux tunnels et ajouter des voies supplémentaires. Conséquence : l’offre routière va considérablement s’étendre dans les années à venir. Si les pays alpins veulent éviter que les Alpes soient envahies par le trafic dans un avenir proche, ils doivent enfin commencer à réguler la demande, estime Manuel Herrmann, directeur général de CIPRA Suisse et vice-président de l’organisation Pro Alps.

Magdalena Holzer, CIPRA International
Point de vue : les vacances peuvent être durables
Les vacances sont synonymes de temps libre, de dépaysement et de repos. Mais le lieu de vacances, et la manière dont nous les passons, ne nous impactent pas uniquement, cela a des répercussions sur d’autres personnes, sur les régions, le climat et la nature. Voyager est une décision qui implique une grande responsabilité, Magdalena Holzer, responsable de projet à CIPRA International, en est convaincue.

Janin Salzger, CIPRA Lab International
Point de vue : Nous devons réapprendre à écouter
Paysage de montagne intact ou transition énergétique, protection du climat ou nouvelles routes et nouveaux tunnels, sol sain ou nouveaux logements : si les fronts se durcissent, il devient difficile de trouver des compromis. C’est justement maintenant que nous avons besoin d’une culture de l’écoute, estime Janin Salzger, chargée de projet à la CIPRA.